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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 18:15
C'est l'histoire d'une flotille humanitaire qui tente d'apporter de l'aide à Gaza par la mer. En avez-vous entendu parler dans vos médias habituels ?
"Pour commencer, il faut se demander pourquoi un événement aussi important n’est pas couvert par la plupart des grands réseaux de nouvelles internationales. Certainement qu’une des plus grandes manifestations de résistance civile collective et internationale, avec 50 nationalités différentes, plus de 30 parlementaires et ayant coûté des millions de dollars, serait digne de faire la une."
30 mai 2010

À une époque où les médias et les relations publiques sont sans doute aussi puissants que les armées, les résultats des combats pour les cœurs et les esprits façonnent souvent le monde dans lequel nous vivons.

Ceci est d’autant plus vrai quand il s’agit de la lutte des Palestiniens pour leur libération. En tant que journaliste, je suis conscient des nuances simples - souvent utilisées en fin de compte - qui peuvent affecter la vie de millions de personnes. Par exemple, une « guerre » peut être présentée comme un « conflit », ou des civils « massacrés » dans un raid aérien peuvent aussi être qualifiés de civils « morts » dans une attaque, etc...

Qui dit que les mots ne sont que des mots est un menteur...

En ce qui concerne Mark Regev et les chaînes de télévision - en tant que spécialistes en relations publiques et médias qui décident comment il faut réagir et comment parler de la « flottille de la liberté » dans les prochains jours - il est important d’ examiner leurs paroles (ou leur absence de paroles) de toutes les manières possibles.

Pour commencer, il faut se demander pourquoi un événement aussi important n’est pas couvert par la plupart des grands réseaux de nouvelles internationales. Certainement qu’une des plus grandes manifestations de résistance civile collective et internationale, avec 50 nationalités différentes, plus de 30 parlementaires et ayant coûté des millions de dollars, serait digne de faire la une.

Cette flottille affecte directement la vie de 1,5 million de Gazaouis qui vivent sous blocus depuis plus de 3 ans ; en fait, elle affecte également aussi la vie de beaucoup d’Israéliens dans leur obstination à s’accrocher à l’illusion d’un colonisation démocratique. La façon dont certains médias estiment que le lancement européen de l’i-Pad d’Apple est un événement me déconcerte.

Quand aux médias arabes, le cas est similaire. En Egypte par exemple, il est rarement dit que s’il n’y avait pas la collaboration du Caire avec Israël, le blocus de Gaza n’aurait jamais existé, et cette flottille n’aurait probablement pas été nécessaire.

Au lieu de cela, les journaux et les « talk-shows » qualifient les organisateurs de la flottille de malhonnêtes pour avoir refusé l’offre bienveillante du gouvernement égyptien de permettre aux navires (de livrer leur cargaison dans Gaza) par le port d’Al Arish (1).

Et l’Egypte n’est pas la seule. Même ceux dans le monde arabe qui ont salué les passagers à bord de la flottille dans leur tentative de briser le siège israélien inhumain et illégale contre Gaza, n’ont pas su questionner leurs gouvernements pour n’avoir rien fait de plus.

Pourquoi quelques centaines d’individus ont-ils pris sur eux de soulager un peuple assiégé, alors que les pays « frères » avec leur richesse et leur puissance militaire ne font rien ?

Dans les prochains jours les journalistes et les hommes politiques réfléchiront aux mots à utiliser (ou à ne pas utiliser), mais n’oublions pas que derrière tout cela, un peuple de 1,5 million d’individus reste assiégé. Regardez derrière les mots et vous verrez qu’un territoire ravagé par 23 jours de bombardements israéliens reste paralysé.

Lisez entre les lignes et vous constaterez que cette flottille n’est rien de plus qu’une lueur d’espoir, pour un peuple qui ne possède guère plus que cela. De l’espoir. Juste un mot.

Jamal Elshayyal - Al Jazeera

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Published by JM Roy - dans politique